mercredi 18 juin 2008

Sécu : c'est pas le Trou ? Mais le temps passe...

La sécurité sociale (Sécu pour les intimes) est un ensemble d'institutions qui protégent les Français des risques sociaux (que l'on va détailler juste en dessous).

D'un point de vue fonctionnel, la Sécu est destinée à assister financièrement ses bénéficiaires qui rencontrent différents événements coûteux de la vie. Elle est formée de 4 branches principales :

  • La branche « Maladie » (maternité, paternité, invalidité, décès, Accidents du travail et maladies professionnelles) ;
  • La branche « Vieillesse et veuvage » (retraite);
  • La branche « Famille » (dont handicap, logement, RMI, CAF, alloc...) ;
  • La branche « Recouvrement ».

On appelle régime l'ensemble de droits et obligations réciproques des employés (et de leur famille), des patrons, et d'une caisse de sécurité sociale. 80% de la population est au régime qu'on appelle général. D'autres régimes existent tels que le régime agricole, le régime social des indépendants (RSI), et des régimes spéciaux pour des privillégiés (les habitants d'Alsace et Moselle, divers politiques, EDF-GDF, SNCF...)

Pour le régime général il existe 4 caisses bien connues :
  • La Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) qui gère les branches maladie et Accidents du Travail Maladies Professionnelles ;
  • La Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) qui gère la branche famille ;
  • La Caisse nationale de l'assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS) qui gère la branche vieillesse ;
  • L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) créée pour coordonner les organismes de la branche recouvrement et assurer la gestion centralisée et commune de la trésorerie du régime général.

Le financement des caisses est principalement assuré par des cotisations sociales : parts salariales, parts patronales et la contribution sociale généralisée. De plus l'État reverse à la Sécu le produit de diverses taxes sur des produits affectant la santé (voilà pourquoi les clopes sont si chères et que le prix de l'alcool risque d'augmenter)

Le déficit de la Sécurité sociale en France est en fait le déficit comptable entre les recettes et les dépenses du Régime Général. Ce déficit oblige la Sécu a emprunté de l'argent, contribuant ainsi à la dette des administrations de sécurité sociale, qu'on apelle souvent le Trou de la Sécu, qui fait partie evidemment de la dette publique de la France.



La CCSS (Commission des comptes de la Sécurité sociale) a publié ses previsions hier et annonce ainsi selon elle 8,9 milliards d'euros de déficit pour le régime général.



La blague du jour restant ceci : "Avec sa collègue Roselyne Bachelot (Santé), le ministre du Budget a maintenu l'objectif du retour à l'équilibre des comptes pour 2011." En gros dans 3 ans, le trou de la Sécu ne sera plus qu'un mauvais cauchemard ! Autant dire que Didier Deschamps ne sera pas le prochain entraineur de l'équipe de France.

Les recettes des quatre branches sont en hausse (+4,4% en moyenne) et atteindront les 293 milliards d'euros, les dépenses dépassant les 302 milliards.





On peut s'amuser à comparer avec les previsions de la LFSS* réalisé en 2007 (*Loi sur le Financement de la Sécu) dont voici un extrait (dont l'intégralité est dispo ici en pdf) :

"Le déficit de l’ensemble des branches du régime général est estimé pour 2008 à
8,9 milliards d’euros, [...] Le solde de la branche maladie atteindra -4,3 milliards d’euros en 2008. Celui de la branche vieillesse continuera de se creuser (-5,1 milliards d’euros) sous l’effet du dynamisme des départs à la retraite. Après plusieurs années déficitaires en raison notamment du succès de la mise en place de la Prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), la branche famille retrouvera l’équilibre en 2008."

Pour le réduire on a essayé plein de trucs : diminution du montant des prestations, augmentation des cotisations, instauration de franchises, nouvelles contributions (CRDS, CSG, TVA sociale...), usage de médicaments génériques...

Cela dit, on n'autorise toujours pas le fait pour le pharmacien de donner la stricte dose prescrite, quitte à ouvrir une boîte de médicaments, comme cela se fait dans de nombreux États, n'est toujours pas permis en France. Mais le lobby des instituts pharmaceutiques ne le permettra jamais et continuera de fabriquer des medicaments en boite de 12 alors que le médecin en prescrira 10, ça en fait 2 de vendus en plus et ça fait du bénéf à l'Institut Pasteur !

Réponse d'Eric Woerth (Bercy) à tout ça : « Sans mesures supplémentaires, le déficit du régime général en 2008 serait proche de 13 milliards d'euros », et de rajouter : « Si ce PLFSS amorce le redressement, il nous faudra aller beaucoup plus loin ».

La Sécu elle dans son coin continue à faire son trou, et ça Eric ça lui sort par les trous de nez...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

si il y a bien un truc qu'on devrait prendre aux américains, c'est ce système de médicaments "au détail" et non pas par boîte de 12 ou de 24... Mais non on préfère les prendre comme exemple pour nos budget militaires ou notre système scolaire...