dimanche 18 mai 2008

Manif : professeurs militants

Trois jours après la grève unitaire des fonctionnaires, qui défilaient cet après midi à Paris de l'Opéra à la Bastille en passant par Republique ? Des enseignants membres du FSU d' : Fédération Syndicale Unitaire. La quoi ? Mais si c'est quand même la première organisation syndicale en France de l'enseignement mais aussi la première organisation syndicale de la fonction publique d'État. Elle compte environ 162 000 adhérents (dont 88 % d'enseignants) et a pour secretaire general Gérard Aschieri un normalien agrégé de lettres qui était un des négociateur syndicaux qui a réussi en 1989 à obtenir de la part du Mamouth une revalorisation "sèche" des enseignants du second degré.

Et il remette ça le 22 et le 24 avec 19 organisations ! Comme s'il n'y avait pas assez de jours fériés au mois de mai, ils se sentent obligés de descendre dans la rue ?

Mais pourquoi ils manifestent tout le temps ? Y'a pas d'élection en vue pourtant. Regardons de plus près ce que propose Monsieur Darcos et voyons voir si quelquechose cloche et meriterait de rassembler à Paris un dimanche entre 20.000 et 45.000 profs (entre autre, car on parle aussi de personnels, administratifs de la maternelle à l'université, de nombreux parents d'élèves, ainsi que quelques lycéens) venus de toute la France.

Les principales raisons de mécontentemment :

-11.200 postes supprimés pour la rentrée 2008 et entre 20.000 et 35.000 pour la rentrée 2009.
- Les heures supplémentaires et les cours de soutien pour les élèves en difficulté. Le « travailler plus pour gagner plus » passe mal. La FCPE, fédération de parents d'élèves, y voit un « leurre », les syndicats appellent à les boycotter.
-Les conditions de travail. Le rapport de la commission Pochard, qui avait rédigé des propositions pour la modernisation du métier d'enseignant, a été discrètement enterré. Pour l'instant, rien n'a été proposé sur les salaires, les débuts de carrière, la valorisation de la profession. (Ce point là est récurent dans les manifs de profs de toute façon !)
-La réforme des organismes de recherche. Une large intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche se mobilise. Elle exige « l'arrêt du projet de dissolution des organismes de recherche et de leur vente à la découpe ».
- Et le gros point noir reste la réforme du primaire considérer comme «un énorme gâchis ». Les trois principaux syndicats du primaire et la FCPE (première fédération de parents d'élèves) reprochent aux nouveaux programmes une inadaptation et un alourdissement des contenus, une conception mécaniste des apprentissages. Pourtant, le ministre a corrigé la copie initiale sur de nombreux points : l'acquisition du passé antérieur et du subjonctif présent est repoussée au collège ; la grande section de maternelle demeure en l'état ; la division n'est abordée qu'en CE 2. Mais « Malgré ces retouches, les critiques de fond restent intactes », affirme le collectif des organisations protestataires. Les nouveaux programmes doivent encore être validés par le Conseil supérieur de l'éducation.
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Le secretaire general du FSU demande à ce que les heures supplémentaires prévues pour la rentrée 2008 sont transformées en emplois, s'il y a des garanties pour les années suivantes et si des négociations s'ouvrent immédiatement. Mais Xav reste entêté et l'a dit au et fort sur l'antenne d'Europe ce soir, les manifs dans la rue ne l'arreteront pas dans ses objectifs.

Mais voici quelques autres points, réformes et decisions que Darcos a sur sa liste et dont il a l'intention de se charger :

- 23.200 enseignant non present devant une classe (en général les professeurs de matières peu prisées comme l'allemand, le latin , le grec) : trop de monde. Il veut limiter les places au concours pour diminuer les postes.
- 50.000 profs remplaçants sur toutes la France, là aussi ça va virer grâce à la cration d'une Agence nationale de remplacement prévue pour la rentrée 2009...
- mise en place, dès la rentrée, d'un « dispositif expérimental de réussite scolaire au lycée », dans 200 établissements où les difficultés sont importantes. *
- Le Bac Pro en 3 ans au lieu de 4
- Obligation de se déclarer gréviste 48h avant sous peine de sanction (même principe du préavis de grève dans les transports)

Alors la loi de la rue aura t'elle raison et l'entetement Rue Grenelle s'estompera t'elle pour mieux ecouter et adopter une nouvelle stratégie ? Seul le temps nous le dira

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